Il y a des villes qu’on visite, et qu’on oublie. Et puis il y a Metz.
Un samedi matin de juin, j’ai pris le train depuis Paris-Est, sans attente particulière, avec pour unique compagnie mon sac à dos et cette soif de solitude choisie. Le soleil dorait déjà les façades haussmanniennes de la capitale, mais je savais que Metz allait m’offrir un autre visage, plus doux, plus secret — et surtout, infiniment plus gourmand.
Jour 1 — Samedi : D’une cathédrale céleste à une tartine bien ancrée
9h00 – Arrivée à Metz : une ville à taille humaine
Le train s’est arrêté doucement à la Gare de Metz-Ville, joyau Art déco que je n’avais encore jamais pris le temps de regarder vraiment. Son horloge monumentale, sa pierre de Jaumont dorée, ses mosaïques et fresques intérieures m’ont aussitôt mise dans l’ambiance : ici, l’architecture n’est pas un décor, c’est une respiration.
Avant de commencer la journée, j’ai rejoint à pied mon hébergement réservé via Booking.com : un petit hôtel-boutique dans le centre historique, calme, propre, avec un accueil chaleureux. Une adresse sans prétention, mais sincère, exactement ce qu’il me fallait.
10h00 – Le premier café : douceur matinale au Café Jehanne
Je suis descendue au Café Jehanne, à deux pas de la cathédrale, attirée par l’odeur du café et le calme de la terrasse.
J’y ai dégusté un café crème accompagné d’un croissant encore tiède, croustillant à souhait. Le serveur, souriant, m’a recommandé d’essayer leur pain perdu maison la prochaine fois.
Je note mentalement : je reviendrai.
La cathédrale Saint-Étienne : la lanterne de Dieu
11h00 – Silence et lumière
La cathédrale de Metz, surnommée à juste titre « la lanterne du Bon Dieu », m’a littéralement coupé le souffle dès que j’ai franchi le seuil de ses immenses portes. Ce n’était pas seulement une entrée dans un édifice religieux, mais un passage vers un autre monde, suspendu entre ciel et pierre.
Dès les premières secondes, j’ai été frappée par la verticalité des voûtes, la profondeur de la nef, l’élan vers le haut, comme si tout ici poussait l’âme à se détacher du sol. Mais c’est surtout la lumière qui m’a saisie. Elle ne tombait pas, elle dansait. Elle traversait les vitraux avec grâce, filtrée, adoucie, comme bénie avant d’atteindre le sol. Cette lumière n’éclairait pas, elle enveloppait.

Devant moi, plus de 6500 m² de vitraux, un record en France. Certains datent du XIIIe siècle, d’autres plus récents, comme ceux imaginés par Marc Chagall, aux couleurs profondes et mystiques, racontant les scènes bibliques avec cette touche poétique qui lui est propre. D’autres œuvres de Grüber et Bissière viennent compléter ce récit visuel, faisant de la cathédrale un livre de verre à ciel ouvert.
Je me suis assise dans une travée latérale, un peu à l’écart, sur un banc de bois massif poli par les siècles. Autour de moi, le silence était presque total. Quelques pas feutrés, un léger froissement de manteau, un murmure de prière au loin. Rien de plus. Et cette lumière qui continuait de changer, minute après minute, comme si elle me guidait dans une méditation lente et profonde.
Je n’ai pas cherché à comprendre. Je n’ai pas pris de photos tout de suite. J’ai simplement ressenti. L’humilité devant tant de beauté. La gratitude d’être là, seule, face à quelque chose de plus grand que moi, mais qui ne m’écrasait pas : au contraire, qui m’ouvrait.
En sortant, j’ai jeté un dernier regard vers la façade, vers les arcs-boutants, vers la rosace flamboyante. Metz venait de me livrer un de ses secrets, et je savais déjà que cette cathédrale resterait gravée dans ma mémoire comme un moment suspendu, presque sacré.
13h00 – Déjeuner au Bistronome : une révélation gustative
Encore enveloppée par l’émotion de la cathédrale, je me suis dirigée tranquillement vers les quais de la Moselle, où m’attendait ma réservation au Bistronome, dénichée sur TheFork.fr quelques jours plus tôt. L’endroit, petit et chaleureux, était à mi-chemin entre le bistrot traditionnel et la table gastronomique. Une salle claire, au design épuré, mais où rien ne paraissait froid : au contraire, tout invitait à la détente et au plaisir.
Je me suis laissée tenter par un œuf parfait, servi sur une onctueuse purée de petits pois à la menthe fraîche. La texture de l’œuf, à la limite de la crème, se mariait parfaitement avec le croquant subtil des pois encore légèrement entiers. En plat principal, un filet de sandre, pêche locale, nappé d’une sauce au beurre blanc citronné, accompagné de légumes d’été rôtis au thym. Une assiette simple mais d’une précision rare, équilibrée, colorée et profondément savoureuse.
Le serveur m’a proposé un verre de Pinot Gris de Moselle, léger mais aromatique, parfaitement adapté aux notes florales et iodées du plat. Je ne connaissais pas bien les vins de la région, et cette découverte m’a enchantée : un vin droit, sincère, sans fard — à l’image de la ville.
Je me suis surprise à ralentir chaque bouchée, à respirer profondément entre deux verres d’eau fraîche. Il n’était pas question de manger, mais de vivre ce repas.
Lorsque le serveur m’a proposé un dessert, j’ai hésité… puis cédé : une tarte au citron revisitée, déstructurée, posée en fines couches croustillantes avec une crème légère et une meringue à peine soufflée.
Je suis sortie du Bistronome repue, apaisée, et profondément reconnaissante d’avoir trouvé un lieu où la gastronomie devient poésie. Metz m’avait déjà conquise. Il n’était que 14h, et j’avais l’impression d’avoir vécu une journée entière.
Après-midi architectural : entre pierre de Jaumont et souvenirs romains
15h00 – Balade au cœur de la ville médiévale
L’après-midi, j’ai flâné dans les rues piétonnes du centre : la rue Taison, avec son dragon suspendu, la place Saint-Louis et ses arcades moyenâgeuses. Les façades dorées de pierre de Jaumont brillaient sous le soleil.
Je me suis perdue avec plaisir. Sans plan, sans but.
16h30 – Le Centre Pompidou-Metz : l’architecture contemporaine au service de l’art
À une quinzaine de minutes à pied, le Centre Pompidou-Metz se détache du paysage avec ses courbes futuristes et son toit inspiré d’un chapeau chinois. L’exposition temporaire portait sur l’art en temps de crise. J’y ai passé deux heures, entre fascination et réflexion.
Réservation des billets à l’avance sur GetYourGuide.fr, pour éviter la file.
19h00 – Dîner au restaurant Le Magasin aux Vivres
Ce soir-là, j’ai osé un dîner gastronomique dans un cadre exceptionnel : l’ancien arsenal militaire transformé en restaurant étoilé.
Au menu : tartare de veau fumé, ris de veau caramélisé, puis une mousse à la mirabelle.
Le sommelier m’a conseillé un Côtes-de-Toul blanc d’une rondeur inouïe.
Je n’ai pas parlé pendant une heure. J’ai juste savouré.
Jour 2 — Dimanche : entre marché, quiche lorraine et promenade fluviale
8h30 – Petit-déjeuner au marché couvert
Le marché couvert de Metz, en face de la cathédrale, est une merveille d’architecture néo-classique. J’y ai commandé un café noir, un kouglof et un jus de pomme bio au stand d’un producteur local.
Le brouhaha des marchands, les senteurs de fromages et de charcuterie, les couleurs des étals… un petit théâtre du dimanche matin.
10h00 – Découverte du Quartier Impérial
Je suis ensuite partie à la découverte du Quartier Impérial, vestige de l’époque allemande, où cohabitent styles néo-roman, art nouveau et néo-gothique.
Le Temple Neuf, entouré de verdure sur l’île du Petit Saulcy, semblait flotter sur l’eau. Je suis restée là longtemps, à observer les reflets, comme en apesanteur.
12h30 – Déjeuner lorrain chez La Table de Pol
J’avais réservé sur TheFork une table à La Table de Pol, réputée pour sa quiche lorraine revisitée.
Et je n’ai pas été déçue : pâte croustillante, lard fumé généreux, touche de muscade et salade de mesclun.
Un classique, sublimé.
Après-midi paisible en bord de Moselle
14h00 – Croisière fluviale et sieste au soleil
J’ai réservé une mini-croisière fluviale d’une heure via GetYourGuide. Le bateau glissait doucement, révélant Metz depuis la Moselle : la cathédrale, le Temple Neuf, les ponts anciens…
Puis, je me suis allongée sur un banc du Jardin des Tanneurs, livre à la main. Le vent dans les feuilles. Les cloches au loin.
16h30 – Dernier arrêt sucré : pâtisserie Fresson
Avant de repartir, j’ai succombé à un dernier plaisir : une tartelette à la framboise de chez Fresson, Meilleur Ouvrier de France.
Je l’ai dégustée au soleil, en silence. Une fin en beauté.
Retour à Paris : cœur apaisé, palais comblé
À 18h32, j’ai repris le train pour Paris. Sur Trainline, j’avais réservé mon billet aller-retour à l’avance pour éviter les prix de dernière minute. Mon cœur était léger, mon esprit nourri, mon estomac comblé.
Metz, cette discrète, m’avait ouvert les bras.

Informations pratiques & plateformes recommandées
- Train & transport : Trainline.fr pour tous les trajets ferroviaires internes en France.
- Hébergement : Booking.com propose de nombreuses options, des hôtels historiques aux appartements.
- Restaurants : TheFork.fr permet de réserver et parfois d’économiser jusqu’à 20-30% sur l’addition.
- Activités & billets coupe-file : GetYourGuide.fr offre une gamme complète de visites et billets d’accès prioritaire.
- Vols européens : Skyscanner.fr est idéal pour comparer les vols si vous venez d’autres pays européens.
Pourquoi Metz vaut le détour, surtout seul(e)
Voyager seul(e) à Metz, c’est s’offrir une pause dans un écrin d’histoire et de gastronomie.
C’est renouer avec soi-même, lentement, par les pierres dorées et les bouchées bien pensées.
C’est découvrir une ville qui n’a rien à prouver, mais tant à partager.
Je suis rentrée avec plus que des photos : des souvenirs sensoriels, puissants, vivants.
Et un désir : y revenir.